#Prudeshaming

mercredi 13 mai 2015

Dans le Marie-Claire UK du mois de mai, il y a une page avec quelques jeunes filles qui parlent d'une chose dont l'on ne se serait jamais douté sur elle juste en les regardant. L'un des témoignages m'a particulièrement plu, parce que 1) je me sens concernée et 2) je trouve ça parfait qu'une fille en parle enfin.

C'est Alice du blog faireofface.co qui prend la parole, ce qu'elle dit : "Je ne suis pas croyante, asexuelle ou hideuse au point de ne pas être attirante, je n'ai juste pas encore rencontré le bon. Je suis difficile et je n'ai qu'un petit-ami, mais nous avons rompu avant que les choses ne deviennent sérieuses. Je n'ai aucun désire d'être physiquement intime avec une personne qui ne représente pas beaucoup pour moi, donc un coup d'un soir ne m’intéresse pas. Mon corps, mon choix."

Vous l'aurez compris, elle parle de rapports sexuels. Et je trouve ça important de montrer qu'on peut rester vierge, sans que ce soit par conviction ou parce que les gens nous trouvent moches. Tout cela vaut pour les garçons autant que pour les filles. 


On parle souvent du slut-shaming, et c'est une bonne chose. Il faut le faire, il faut prendre la défense de filles qui le subissent tous les jours à cause de choix qu'elles font de manière consciente. Les gens peuvent aimer le sexe, autant qu'ils peuvent ne pas y trouver d'intérêt. Une fille qui ne voit pas de problèmes à passer une nuit avec un gars pour avoir du plaisir, ce n'est pas une pute. C'est une femme sexuellement active. Une fille qui ne veut pas coucher avec quelqu'un sans réelle affinité n'est pas une prude. On devrait appeler ça le prude-shaming

Aujourd'hui, c'est tout ou rien : si tu couches, tu es une pute; si tu ne couches pas, tu es une prude. Tu n'es pas simplement une personne avec des envies et surtout des sentiments, tu es catégorisé et c'est tout. Je parle principalement pour les femmes, mais je pense que les hommes/garçons subissent beaucoup plus de moqueries quant à leur virginité que s'ils couchent sans rien vouloir par la suite. L'acte sexuel est désormais mis au centre de tout, on le voit de plus en plus dans les séries ou films. Les jeunes y sont confrontés de plus en plus tôt, et il est banalisé. Pourtant, c'est quelque chose d'important, c'est un cap à passer dans une vie. L'acte sexuel apporte beaucoup de choses, positives ou non finalement. Il y a des dangers à prendre en compte. Certaines personnes aujourd'hui prennent ça comme un jeu, une course : le gagnant sera celui qui perdra sa virginité le premier. Alors si tu es toujours vierge, ou puceau, en gros t'es considéré comme un looser, t'as perdu.

On ne pense plus à prendre en compte ce que tu peux ressentir. On te donne l'impression d'être un paria, alors qu'au final non. Ne pas être physiquement intime avec une personne parce que les sentiments prennent une place importante pour toi, c'est bien au contraire. Je pense que ça veut dire que tu t'écoutes avant d'écouter les autres. 

Il n'y a aucune honte à vouloir être en confiance, de vouloir être sûr d'être avec la ou une bonne personne pour passer l'acte. Comme il n'y a pas de quoi rendre les filles coupables de leurs envies lorsqu'elles ressentent le besoin de faire l'amour. Nous sommes justes des personnes qui écoutons notre corps et nos envies.

"My body, my choice" : cette phrase, on l'entend souvent maintenant, mais c'est parce que c'est quelque chose que nous devons retenir.

4 commentaires

  1. Je suis bien d'accord avec cet article. Nos choix ne regardent que nous tant que nous ne blessons personne. Le sexe a pris une importance qu'il ne devrait pas avoir je pense. C'est seulement un acte naturel que les gens choisissent de faire ou pas selon leurs désirs, leurs envies, leurs convictions. Et ce que l'on fait de notre corps n'a pas a être jugé par la société qui impose par ailleurs des règles bipolaires et paradoxales selon lesquelles on n'est jamais gagnant.

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  2. Je suis entièrement d'accord avec toi. J'ai 23 ans et j'ai constamment l'impression d'être jugée sur mes choix. J'ai longtemps considéré ma virginité comme un fardeau, pressée par les autres. Au lycée, j'étais la plus âgée de ma classe et l'une des seules à ne jamais avoir passé le cap, ce qui me valait d'être exclue des conversations. Car entre filles, ça parle beaucoup plus de sexe que ce qu'on ne pourrait le croire. Il est de même après le lycée où j'ai vu le peu d'amies que j'avais découvrir la sexualité avant moi. De même, je me suis retrouvée à la vingtaine, toujours célibataire et vierge, me sentant exclue des conversations. Je ressens toujours le jugement aujourd'hui. A 23 ans j'ai enfin passer le cap et la tendance du jugement c'est inversée. "C'est trop tôt pour coucher ensemble! Vous êtes ensemble depuis X temps et vous avez déjà fais ça!?!" C'est fatiguant car ce sont mes choix et il est évident que je n'aurais pas fais ça s'il avait s'agit d'un autre garçon. J'ai énormément confiance en mon chéri et je ne regrette pas mon choix. C'est réellement pesant d'être constamment jugée et pour moi ce n'est pas nous les femmes que nous devons pointés du doigt mais c'est la société qui devrait se remettre en question avec l'hypesexualisation dont elle fait preuve.

    Magali

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  3. C'est encore moi, je fais le commentaire en 2 parties.
    C'est vrai quoi, j'ai 23 ans, je ne suis plus vierge et je suis partagée entre la gène et l'agacement lorsque je vois une scène de sexe à la télévision. C'est incroyable de foutre ça à toutes les sauces alors que je trouve qu'elles ne sont parfois pas nécessaires. Je suis d'accord que notre corps, notre choix, mais l'hypersexualisation influence nos jeunes et là où je ne suis plus d'accord, c'est lorsque je vois qu'une gamine de 10-13 ans soit enceinte et que "les statistiques montrent que la majorité sexuelle diminue". Là est une situation tellement différente et à cet âge, les jeunes filles ne sont, à mon humble avis, pas dans une démarche de réflexion mature. Dans ce cas, le "mon corps, mon choix" ne s'appliquent pas et elle est là la conséquence de l'hypersexualisation.

    Voilà j'ai fini, même si c'est flou.
    Magali

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  4. Très interressant ton article, et très bien rédigé. Comme tu le dis si bien, quoi qu'on fasse, ou non, nous sommes directement catégorisé(e)s, les gens ressentent le besoin de mettre les autres dans des cases alors que nous sommes tous différents et qu'il y en a marre de cette vision du monde binaire à la con. Tout n'est pas blanc ou noir.
    Et qu'on couche, ou non, ça ne regarde que nous car comme tu l'as cité "my body, my choice", deal with it people!

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Merci pour vos mots, je lis toujours vos commentaires avant de les valider, et j'essaie d'y répondre par la suite.

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